Bonsoir,
Il y a une dizaine d’années en arrière, je vivais en Irlande, au cœur de la capitale celte entre l’ancienne distillerie Jameson et le plus vieux pub de Dublin, non loin du fameux « Phoenix park ». J’aimais cette vie dans cet univers jovial, pleine de vie, en pleine effervescence. Dublin était alors une métropole en plein changement. Cette ville, à ce moment précis, avait le charme des bourgades qu’on ausculte par la grâce de la marche à pied, avec la nonchalance d’un voyageur qui découvre son nouvel environnement. Arpenter les berges de la rivière Liffey, arriver jusqu’au cœur de la ville sur le pont qui scinde Dublin en deux zones distinctes était un plaisir de promeneur solitaire. Dublin est une ville au charme indéniable.
C’était un lundi soir, une soirée improvisée au sortir du bureau, une soudaine envie de boire une pinte de bière et d’écouter de la bonne musique. C’était une cave de jazz, enfouie dans le sous-sol d’un pub, dont l’entrée était engoncée derrière un lourd rideau de velours rouge et vers lequel on accédait au détour d’un long escalier coudé qui descendait vers des accords de musique incertains. La pénombre s’attachait doucement aux habits au fur et à mesure que les pas s’enfonçaient vers ce lieu improbable. Quelques accords dans l’air, des notes s’élançaient en sourdine dans l’obscurité pendant que le regard tentait de s’accrocher tant bien que mal aux derniers traits de lumière. L’endroit s’appelait le « Renard’s ».
Il y avait à la carte un choix judicieux de boissons en tout genre et quelques mets à savourer sur le pouce. A notre bonne surprise, des bouteilles de Chablis et du Chablis 1er cru ! A 3 convives, nous prîmes 2 bouteilles du cru bourguignon. Je me souviens d’une ambiance intimiste et feutrée, des rires amicaux et des vies racontées dans la demi-teinte de cette pénombre musicale assis dans des canapés moelleux qui jouxtaient le piano et faisaient face à la scène.
Parfois, à l’écoute de cette reprise de « You’ve got a friend » par Stacey Kent, je retrouve la douceur et la chaleur de ces soirées, la convivialité du rire autour de quelques verres partagés avec des proches. Pour moi, le lundi soir est définitivement synonyme de soirées jazz. Parfois, j’écrirai une note à consonance jazzy ou soul le lundi soir sans qu’il y ait de régularité ni d’habitudes qui s’installent. Juste pour le plaisir.
Bonne soirée, bonne écoute.
A bientôt !
Les commentaires récents