[ LE CHEMIN VERS LES NUAGES ]

[ Dans l'ombre des choses ]

 

 

Bonsoir,

 

Je vous propose ce soir une petite note comme une entrée en matière sur la musique baroque, en espérant que cela vous donne l’envie de découvrir un peu plus cette musique si riche. Je vous propose de l’aborder par le biais de la littérature et d’un film dont je vais évoquer la filiation.

 

Pascal Quignard est un auteur dont l’œuvre fait partie intégrante de mes ouvrages de référence. J’aime en particulier l’érudition de son écriture, le fond des choses qu’il explore, les émotions qu’il extrait de l’invisible. Il va chercher derrière les apparences l’essence de notre nature et nous en conte son origine d’une manière austère presque cérémonieuse. Son œuvre est pour moi une empreinte indélébile. Dans le rythme de ses phrases et dans le frémissement de ses mots, je ressens les battements de son cœur.

 

J’avais déjà évoqué Pascal Quignard il y fort longtemps à la naissance de ce blog avec le livre « Les Ombres errantes ». Un livre qui est la pierre angulaire d’une œuvre plus grande « Dernier royaume » dont je poursuis actuellement la lecture. Pascal Quignard est aussi connu du grand public pour « Tous les matins du monde », le film d’Alain Corneau dont il est à la fois la source et la racine. Au départ, il s’agit d’un livre dans l’univers de Quignard ; pas forcément le meilleur à mon sens mais un livre qui nous plonge dans le mystère de la musique baroque.

 

Une œuvre traversante, qu’il faut avoir lu pour ressentir la musique du monde. Dans cet extrait, on ressent déjà toute la force de la musique et la profondeur des paroles. Quignard nous donne à observer les bords de notre âme au travers d’une histoire qui se répercute dans une musique oubliée. Personnellement, l’écriture de Quignard m’inspire.

En somme, tout concorde dans une harmonie mesurée.

 

 

Un passage où se mèlent à la fois la beauté des images, l’austérité de l’écriture et le silence  invisible. Cinq minutes d'intense frémissement! Superbe !

Extrait :  Tous les matins du monde.

 

Concernant la musique de cet extrait, il s’agit de la « 3° Leçon des Ténèbres » de François Couperin. Un morceau éblouissant ! En dehors de la rencontre avec l'oeuvre de Pascal Quignard, la découverte de cette musique possède une histoire propre à propos de laquelle je pourrais écrire une note entière mais je préfère laisser cette part de ma vie dans l’ombre.

 

 

 

Enfin, pour ceux qui souhaitent aller un peu plus avant dans ce voyage, voici le trailer du film. Certains trouveront ce film difficile à regarder car lent, dense et rigoureux. Dans un sens, ils auront peut-être raison, néanmoins je vous invite à lire le livre puis à regarder le film pour en apprécier à sa juste valeur le style de l’auteur.

 

Trailer : Tous les matins du monde.

 

 

Il est vraiment très tard comme d'habitude, alors bonne nuit.

Bonne écoute, bonne lecture et bon film!

A bientôt.

 

 

 

 

[ Dans l'errance des souvenirs ]

 

 

Bonsoir,

 

Ces derniers jours ont été un peu chaotiques dans ma vie. Il y a eu quelques nuages gris dans mon esprit. Je me suis muré dans un silence hiératique. Un silence qui me sert de barrière contre le monde extérieur. Quelques sorties et longues marches silencieuses sous la pluie m’ont apaisé puis redonné le sourire. Me revoici dans ma clairière virtuelle, comme un soulagement à mes pensées et à mes petites contrariétés.

 

Vivre, c’est ouvrir un livre dont chaque page raconte le fil de notre existence. Au fur et à mesure qu’elle se déroule, nous en tournons les pages. Chaque chapitre provoque une rencontre forte et riche en émotions. Notre vie laisse des empreintes dans notre âme et notre cœur. Parfois, certaines pages s’écrivent à l’aune de nos larmes ou s’éclaboussent de nos rires enfantins et toujours avec le sentiment ambigu que notre existence erre dans un monde impalpable.

 

Dans la vie, nous avançons à la rencontre d’autres personnes que nous aimons plus ou moins. Le reste nous indiffère, nous n’y prêtons guère attention. Au coin des choses, à l’angle de nos déambulations peuvent surgir peut-être d’autres réalités, d’autres pans de vie non suspectés.

 

Les pages d’un livre qui se tournent au fur et à mesure sont comme les jours de notre existence. Ils tournent, se détachent puis se referment. L’émotion de la découverte et de la rencontre fortuite d’un jour se tarit néanmoins dès la relecture du livre. Seuls les souvenirs conservent encore un peu la fragrance de l’émotion initiale mais il n’y a plus ni la matière, ni la chair de l’instant vécu. Alors que sont nos souvenirs ? Avons-nous jamais aimé ?

 

Notre vie est une succession de jalons à travers un livre que nous écrivons à petit pas. Nos peines, nos amours et nos joies nous donnent la substance pour l’écriture de nos incertitudes. Nous pouvons relire à loisir certaines pages qui nous fondent, revenir maintes et maintes fois vers nos souvenirs, tâtonner vers l’invisible de nos mémoires mais nous ne pouvons plus les revivre ! Au bord de notre âme, sur la rivière de notre existence, nos rêves sont comme des fleurs dont le parfum abreuve notre cœur de papier. Seul subsiste l’odeur de nos souvenirs à travers les lignes de notre cheminement présent.

 

 

 

Un film émouvant qui nous plonge dans l'onirisme de nos propres émotions et souvenirs... Vous pouvez regardez cette bande annonce officieuse si vous ne connaissez pas! (ici)